ON EXPLIQUE: MONTEE ET DESCENTE

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"Montée et Descente" s'intercale chronologiquement entre "Belvédère" et "Cascade (ou Mouvement perpétuel)", Montée et Descenteet s'incrit dans la logique des figures impossibles.
On y voit un édifice qui paraît normal au premier coup d'oeil. En y regardant de plus près, nous observons des personnages (des moines ?) descendant un escalier situé au sommet d'une tour quadrangulaire. D'autre moines montent ce même escalier en croisant les autres.

Si nous suivons la file des moines qui montent, on constate qu'elle ne redescend jamais, et que l'escalier boucle sur lui-même en ne faisant que monter, ce qui est parfaitement impossible. En effet, un escalier d'immeuble part toujours du rez-de-chaussée pour monter en colimaçon jusqu'au dernier étage. Ici nous montons pour nous retrouver au point de départ. Et inversement pour la descente.

Comment Escher a-t-il réalisé ce miracle ? En "trichant", bien sûr, comme pour les autres figures impossibles. Ne me faites pas dire qu'Escher était un tricheur. Je veux seulement prouver que cette magnifique gravure est le résultat de l'adage "dessiner, c'est tricher !".

Essayons de trouver la tricherie qui conduit à représenter un objet impossible dans la réalité.

A ce stade, il semble que les explications divergent selon les auteurs. J'en ai choisi une qui me paraît satisfaisante et dans la suite logique des figures impossibles, mais toute autre proposition est la bienvenue.

shéma de montée et descentePour faire simple, nous allons réduire l'édifice à son seul escalier. Le reste est en effet un simple habillage, réalisé avec talent, certes, mais un habillage.
La figure ci-contre représente un escalier qui comprend sept grandes marches de D à A et qui du point de départ au sommet ne fait que monter (c'est déjà pas mal pour un escalier, non ?)
animation escalier
Maintenant, regardez bien l'animation ci-contre à droite. Elle montre comment, en faisant se raccorder des traits du dessin qui sont en réalité dans des plans différents, l'arrivée de l'escalier se remet à monter, et ceci indéfiniment. Voilà mon explication. Il est vrai qu'Escher a sans doute modifié les "lignes de fuite" de la perspective pour faire rencontrer départ et arrivée tout en plaçant l'escalier sur le sommet de la tour.
escalier et tour
Mais même sans cela, j'arrive à obtenir une tour qui tient debout (seulement sur le dessin !!!). On remarque quand même que le nombre de marches est différent sur les côtés de droite et de gauche, comme sur la gravure originale.


Une petite animation qui confirme ce qui est dit plus haut



Pour rire un peu : voir ici comment l'escalier d'Escher peut rendre fou !!!



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